quentinpugeat.fr
quentinpugeat.fr
Retour

À propos de mon départ de Facebook

mercredi 15 janvier 2025
118

Les récentes décisions de Meta me poussent à arrêter de consommer ses plateformes, car elles pourraient me surexposer à la haine homophobe, et je refuse de continuer à participer à ce modèle économique.

Salut les ami-e-s,

Comme vous le savez, il y a quelques jours, Mark Zuckerberg annonçait modifier la politique de modération de ses plateformes Facebook, Instagram et Threads pour l'assouplir.

Comme la plupart des discussions politiques du moment, cet assouplissement va se faire au détriment de la dignité et du respect des personnes LGBTQ, et notamment de mes adelphes transgenres, que l'on pourra désormais qualifier de malades mentaux.

Il paraît, selon les dires de Zuckerberg, et de toutes les autres entreprises qui le suivent dans sa démarche (Amazon, Microsoft, Toyota, Ford, Walmart, Black & Decker, Jack Daniels, Harley Davidson, Caterpillar...), que la transidentité, et que les questions de "diversité et inclusion" en général sont des sujets controversés, sujets à débat. En ce qui me concerne, j'en ai marre.

  • Marre que nos vies soient essentialisées à des débats sur notre droit à exister.
  • Marre que notre simple apparition dans la vie publique provoque des torrents de haine.
  • Marre que toutes les violences que l'on subit soient systématiquement niées et normalisées.
  • Marre qu'on nous demande de retourner au placard.

Alors, avec ce billet, je voudrais non seulement annoncer que je pars de Facebook, mais je voudrais aussi vous motiver à en partir.

Une question de trafic, et de publicité

Le meilleur acte de résistance qui soit dans une société capitaliste, c'est de taper dans le porte monnaie. Vous le savez sûrement déjà, le trafic est le nerf de la guerre sur les réseaux sociaux, car il est absolument essentiel au modèle économique sur lequel ils reposent : la diffusion de publicités, en masse.

Ce que vend Facebook aux annonceurs, c'est une promesse : la promesse que leur marque sera vue par des milliers de personnes, sinon des millions. Plus la masse de gens qui voient une publicité est grande, plus le montant demandé aux annonceurs augmente. Autrement dit, ne plus se connecter sur une plateforme, c'est ne plus participer à la financer.

En 2024, les revenus publicitaires de Facebook ont atteint 100 milliards de dollars.

Une question d'influence

Ce n'est pas un hasard si ces changements de politiques se font maintenant. Bientôt, Donald Trump deviendra le 47ème président des États-Unis. Ce porc fasciste a un projet pour son pays qui est sexiste, homophobe, transphobe et raciste.

Les hommes riches et hétérosexuels qui sont à la tête de Meta, d'Amazon, de Microsoft, d'Uber ou de SpaceX, ont bien compris que pour continuer à s'enrichir, le mieux serait de laisser toutes valeurs dehors, et de cirer les pompes de Trump autant que faire se peut.

C'est pour cette raison que chacun d'entre eux a donné un million de dollars pour sa cérémonie d'inauguration.

Les riches entreprises américaines, non contentes d'être déjà plus puissantes que des États, sont prêtes à financer le fascisme, quitte à risquer la santé de leurs propres rangs.

Ne rien renier

Ces années passées sur Facebook et Instagram me sont chères. Ces deux plateformes m'ont permis de maintenir du lien avec des personnes qui me sont chères, mais qui sont éloignées. J'ai apprécié partager mes expériences et prendre des nouvelles de mes proches à la demande.

Je ne fermerai pas mes comptes, du moins pas pour le moment, mais par précaution, j'ai demandé une archive de mes données, pour tout garder avec moi si ça devait arriver.

Si vous quittez une plateforme, je vous recommande vivement de faire la même chose. Pour Facebook et Instagram, la démarche est la suivante : depuis Facebook ou Instagram, accédez à l'Espace Comptes Meta. Ouvrez "Vos informations et autorisations", puis "Télécharger vos informations". Cochez tous les profils, sélectionnez toutes les informations depuis le début, et demandez l'archive.

Le téléchargement prend du temps à arriver. Meta envoie un email quand il est disponible.

Mais, tu vas où ?

Dans un court à moyen terme, je compte rester joignable sur Messenger et WhatsApp. Je ne peux pas garantir que ça sera le cas pour toujours.

Je continuerai à donner de mes nouvelles, à recevoir vos messages et à partager du contenu sur des plateformes alternatives.

Aussi, n'oubliez pas que je reste joignable par SMS et RCS sur mon téléphone, et que je peux toujours envoyer et recevoir des mails.

Ce blog propose aussi un flux RSS, auquel vous pouvez vous abonner en cliquant sur l'icône RSS en bas de cette page.

En ces temps troublés, prenez soin de vous et de vos proches.

Bonus

Les captures d'écran de la procédure pour demander une archive de ses données à Meta.

Réactions

Références

  1. Barbara Ortutay, "Meta rolls back hate speech rules as Zuckerberg cites ‘recent elections’ as a catalyst", AP, 2025-01-09
  2. Paolo Garoscio, "Inclusivité : Amazon aussi cède à la pression du camp Trump", RSE Magazine, 2025-01-14
  3. Erwan Lafleuriel, Rebekah Valentine, "Le responsable DEI chez Microsoft s'en prend à la société dans un email après un licenciement de l'équipe", IGN, 2024-07-17
  4. Nicolas Scheffer, "Toyota, Ford, Walmart… Ces entreprises qui lâchent les LGBT sous la pression réac", Têtu, 2024-11-29
  5. Jessica Deyo, "Facebook global ad revenue to surpass $100B in 2024: WARC", Marketing Dive, 2024-12-12
  6. Libération avec l'AFP, "Donald Trump veut «stopper le délire transgenre» une fois revenu à la Maison Blanche", Libération, 2024-12-23
  7. Kathryn Watson, Libby Cathey, "Meta, Amazon and tech CEOs make $1 million investments in Trump's inauguration", CBS News, 2024-12-16
  8. Chantelle Billson, "LGBTQ+ Meta staff reportedly taking time off for ‘mental illness’ after hate speech policy change", PinkNews, 2025-01-10

Continuer la conversation

Continuer la lecture

Retour